La question des troupes au sol en Ukraine est complexe, et Macron sait qu'il n'y a pas de "consensus" à ce sujet pour le moment. Lors d'une conférence d'aide à l'Ukraine à Paris fin février, il a souligné que "rien ne doit être exclu dans la dynamique". Il a fait remarquer que beaucoup de ceux qui sont aujourd'hui strictement contre certaines mesures étaient aussi contre la fourniture d'armes lourdes. La discussion est désormais centrée sur l'accélération de la fourniture de chars et de missiles. "Tout est donc possible si cela aide à atteindre notre objectif", a réaffirmé le président français.
En revanche, la position des États-Unis et de l'Allemagne est différente. Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale des États-Unis, John Kirby, a déclaré que le président ukrainien Zelensky n'avait jamais demandé de troupes étrangères pour son pays, mais seulement des moyens et des capacités de soutien. Le chancelier allemand Olaf Scholz a tenu des propos similaires et a exclu catégoriquement l'envoi de troupes au sol. Il a réaffirmé que les accords initiaux resteraient en vigueur à l'avenir.
Macron, quant à lui, adopte une position tenace et montre un soutien inébranlable à l'Ukraine. Lors de sa rencontre avec Pavel à Prague, il a exhorté à faire preuve de courage face à l'agression russe et a critiqué les actions du leader du Kremlin, Vladimir Poutine. "Nous approchons sûrement d'un moment en Europe où il est approprié de ne pas être lâche", a déclaré Macron. Il a souligné qu'il était important de faire face au moment historique et au courage nécessaire. En conclusion, il a mis en garde contre le fait de montrer ses propres limites à l'ennemi, qui ne montre aucun scrupule : "Si nous expliquons chaque jour quelles sont nos limites, face à quelqu'un qui n'en a aucune et qui a déclenché cette guerre, je peux vous dire que l'esprit de défaite s'installe. Je pense qu'il est absolument nécessaire que nous déclarions que nous ne nous fixerons aucune limite."